Les 7 textes de Léa

Au tour de Léa Simic de se prêter à l’exercice de l’autoportrait en sept textes.

Ça m’étonne pas – Mickey 3D

Dès que j’ai su parler, j’ai chanté cette chanson en boucle.  Aussi loin que je ne me souvienne, mon premier rapport aux mots, c’est la chanson. 20 ans plus tard, je connais celle-ci toujours par cœur (mes parents aussi sans doute, qui ont dû supporter des heures de trajet en l’écoutant).

Le Petit Prince – Antoine de Saint Exupéry

Toujours dans la série nostalgie, j’ai lu Le Petit Prince au moins 4 fois, à 4 moments différents de ma vie, et c’est chaque fois une histoire différente qui se dessinait. Pas très original comme choix, je l’avoue, mais c’est ma dose de douceur et d’innocence quand j’ai besoin d’un peu de poésie.

Les grandes personnes aiment les chiffres. Quand vous leur parlez d’un nouvel ami, elles ne vous questionnent jamais sur l’essentiel. Elles ne vous disent jamais : « Quel est le son de sa voix ? Quels sont les jeux qu’il préfère ? Est-ce qu’il collectionne les papillons ? » Elles vous demandent : « Quel âge a-t-il ? Combien a-t-il de frères ? Combien pèse-t-il ? Combien gagne son père ? » Alors seulement elles croient le connaître.

Victor Hugo

 « Tu me crois la marée et je suis le déluge. »

J’ai lu cette citation il y a des années et elle m’a percutée, comme si c’était sur moi que s’abattait ce déluge.

L’hivers des hommes – Lionel Duroy

Avant la guerre, je n’avais pas conscience d’être serbe, ni que les militaires avec lesquels je déjeunais tous les jours pouvaient être croates ou musulmans. Avant la guerre, nous étions tous yougoslaves.

Originaire d’une famille serbo-bosniaque dont je ne connais presque rien, j’ai lu ce livre comme on fouillerait dans les archives de famille. Sans le savoir, Lionel Duroy m’a raconté une histoire que chez moi on préfère taire.

Médée Kali – Laurent Gaudé

Choisir un de ses livres préférés pour son mémoire, quelle erreur. Même si j’ai lu environ 50 fois cette pièce, j’ai toujours autant d’admiration pour la douceur et la brutalité que Laurent Gaudé réunit en un seul personnage. C’est terrible, et en même temps, c’est très beau.

Discours de Pink à sa fille

Alors, oui, je sais, ça ne vaut pas le discours de Martin Luther King. Mais je me souviens d’avoir entendu cette artiste dire à sa fille, sur scène et devant des milliers de personnes, que la différence fait la force et que c’est en étant soi-même qu’on change le monde et qu’on fait sa place. Ça peut sonner un peu cliché, mais l’ado que j’étais à l’époque a un peu retenu ces mots comme mantra. 

« […] We don’t change. We take the gravel in the shell and we make a pearl. And we help other people change so they can see more kinds of beauty. »

 Le Père Goriot – Balzac

J’ai lu ce roman en entrant au lycée. J’avais 15 ans et je l’ai détesté. Rien chez Rastignac ne semblait faire écho à ce que je ressentais, à des passages de ma vie, ce qui fait pourtant que des textes me touchent.